I, for one, welcome our new googlian overlords

Mes frères, commençons donc par une rapide génuflexion devant l’autel afin de contenter les prélats de la nouvelle religion du net : Google.

Les dieux étant maintenant apaisés, nous allons pouvoir blasphémer en paix.

C’est donc hier soir que Google a décidé de sortir sous Windows la version beta de son navigateur Google Chrome, une rumeur qui était persistante depuis plusieurs mois — on attend maintenant le GoogleOS — une sortie qui s’accompagne comme d’habitude de milliers de posts enthousiastes chez un tas de fanboys. Google a d’ailleurs pu monter en quelques heures un bon buzz avec une petite bande dessinée décrivant techniquement la bête. On ne peut pas en dire que cela révolutionne le paysage des navigateurs, passons donc en revue les différents points mis en valeur :

– Un design épuré :
Là on aime ou on n’aime pas mais je trouve le nouveau design un peu trop googleisant avec son petit logo dans la barre de titre et son bleu omniprésent. La barre de bookmarks est d’ailleurs moins réactive que celle de Firefox et l’effet de fade-in/out sur la barre de statut ou les téléchargements en cours n’arrange pas l’impression d’un navigateur qui prend son temps pour réagir.

– La « omnibox » :
En voilà une belle invention marketing, appeler la barre d’adresse « omnibox ». Cette nouvelle barre fait donc une agglomération de recherches Google en direct (mises comme il se doit en tête de la liste), des différents bookmarks de l’utilisateur et de son historique de navigation, le tout en différenciant difficilement les uns des autres. En d’autres termes, minable.

– Chaque tab dans son process :
Alors là l’idée est amusante et originale, y a pas à dire. Mais franchement, instancier un processus lourd pour chaque tab que l’utilisateur ouvre ? Ils rêvent ou quoi ? Pour rigoler j’ai ouvert 10 tabs en même temps dans Firefox et dans Chrome, la comparaison a été sans appel, 5 fois plus de mémoire occupée pour Chrome. Alors évidement on justifie ça en disant qu’une fois le tab fermé, la mémoire du processus est entièrement libérée ou que le processus est isolé du reste du navigateur tout en oubliant que les navigateurs multithreadés que sont par exemple Firefox ont beaucoup travaillés sur ces points là et obtiennent à présent le même résultat. Arguments qui sont une vaste fumisterie, les-dit processus ont quand même besoin de communiquer et de partager de la mémoire avec le navigateur et les plugins et sont donc sujet aux aussi à oublier une partie de leurs affaires en mémoire ou à saccager celles des autres. À noter d’ailleurs que ces points là ne sont curieusement pas abordés.

– Un nouveau moteur de javascript :
Là c’est le seul point positif. Le nouveau moteur est effectivement de meilleur qualité, même si je n’ai pas encore pu le tester à fond.

Comme d’habitude, le nouveau joujou des masses bêlantes sera en beta, malgré une armée de tests automatique si la propagande de Google est à croire. Un statut qui a l’avantage de distribuer le tout sans avoir à s’encombrer d’un minimum de garanties, ne serait ce que morales pour ce qui est quand même une entreprise commerciale.

On peut quand même se demander ce qui a poussé Google à pondre son navigateur plutôt que de participer à l’amélioration constante de l’existant. Ce même Google qui supporte et finance aussi le développement de Firefox… À mon avis les considérations marketing de la chose et la possibilité d’espionner un peu plus les utilisateurs ne sont pas étrangères à tout le projet et je resterais donc fidèle à ma ligne de conduite qui me fait par exemple bloquer tout les cookies et scripts estampillés Google, en ne soutenant pas ce type de modèle.

Il ne faut pas oublier quand même que la moindre chose de tapée dans l’omnibox est immédiatement expédiée chez Google pour fournir des résultats de recherche débiles — et sans nul doute commerciaux — dessus. Je ne suis pas naïf au point de faire confiance à Google de ne pas utiliser en plus les données qu’ils peuvent avoir à disposition sur les habitudes des utilisateurs, des informations en or valant des millions de dollars, pour servir leur propre politique. Et plus le temps passe, plus les points de collecte s’ajoutent : AdSense, AdWords, Analytics, Web History, Gmail, Documents, etc. Et maintenant Chrome.

En bref, une jolie brique de plus dans l’hégémonie de Google sur le net qui n’apporte pas vraiment de choses en plus.

Nota : Le titre est tiré d’une citation des Simpsons devenue depuis un élément de culture internet quand il s’agit d’être ironique contre des manœuvres pour dominer un marché.

Par Wizmaster, mercredi 03 septembre 2008 à 16:41
Publié dans Monde de merde
Geekeries Monde à l’envers Ralages

Commentaires

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Comme tu dis si bien : "une jolie brique de plus dans l’hégémonie de Google sur le net". Je ne l’utiliserai donc pas. Sans parler des bases de données qu’ils doivent se faire et que tu évoques aussi.

Par TarValanion, samedi 06 septembre 2008 à 07:06

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